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Blog Domaine Dame Bertrande

La foire aux cochons

Une vrai bonne bouteille et pas chère !

Aujourd’hui, enfin c’était hier, je suis invité à une dégustation d’ouverture de foire aux vins dans un Leclerc de Marmande que je ne citerais pas. (Ah tiens ? Je viens de le faire).

L’ami qui me propose cette invitation, et que nous appellerons Gilles afin de protéger son identité, est un habitué du lieu et m’en a venté la grande diversité des vins présentés ainsi que la richesse des mets les accompagnants.

C’est donc avec force volonté de chasser mon a priori négatif vis-à-vis des foires aux vins en générale que je m’y rend. En effet, bon nombre de ces foires sont avant tout des attrapes nigauds fait de fausses promotions destinées à vider les chais et les stocks tout en faisant gagner pas mal d’argent à qui sait maitriser les rouage d’une telle tradition.

Faire croire à la confiture au cochon, c’est pas beau ? Bref… Fi de l’a priori donc.

Arrivé sur place, quelque peu intimidé par la foule assemblée là, je retrouve mon hôte qui me parle et me présente. Nous entrons et attrapons nos premiers verres à la recherche de blancs de Bourgogne ou de Loire, bien décidés que nous sommes à gouter du grand, du bon et du vif.

Et c’est ainsi qu'arrive la Chute. Sur 40 vins présentés, pas même 10 blancs secs, sur 4 blancs secs goûtés, pas un de buvable ou que j’offrirais sans une arrière pensée malsaine d’empoisonneur. « Imbuvables » ou tout du moi « à ne pas boire ! » Mon comparse s’étonne de si peu de choix et d’une si pauvre qualité lui qu’on avait habitué en ces lieux à des plateaux de fruits de mers, de cochonnailles et de fromages accompagnant des vins de toutes régions en accords. Quelle déception… Je décide de donner une dernière chance au produit et me lance à l’assaut des rouges, un Haut-Médoc par ici, un Pessac-Léognan par là, l’un d’eux arbore fièrement la mention Cru-Classé. Cru-Classé mon Cul oui ! Je suce du bois sur lequel on aurait régulièrement passé un bout de charbon saupoudré d’un peu de chocolat en poudre noir 112% et bien amer s’il vous plait. On enchaine, on cherche, on pousse avec Gilles pour trouver un vin, au moins, qui nous plaise, pas pour acheter non, simplement pour racheter l’inexistante réputation que possède désormais à nos yeux cet événement.

Mais rien n’y fait, un Fronsac par ci et son comparse de Buzet sauve un peu la mise mais on est loin des vins que je pourrais encenser. « Y a du bio là-bas » que me dit Gilles. Je le suis pour me retrouver devant le par terre de bouteilles « Yves Bertrand » qui fait certes du Bio (s’il a son agrément c’est qu’il en faisait au moins à la vigne et depuis peu au chai) avec des vins sans âmes. Et quand je dis sans âme, je veux bien qu’on lise sans ââââââmes… tellement c’est insipide mais pour autant moins mauvais que le reste.

Nous abandonnons, premier à sortir de ce cirque pinardier sans honneur, Gilles et moi, nous voyons bien que nous sommes les seuls, après tout, les autres pavanent croyant s’y connaître, achètent croyant s’y connaître ou se saoulent gratuitement…croyant s’y connaître.

Gilles et moi ? On n’y connaît rien ou tout du moins pas grand-chose, n’empêche qu’on sait ce qu’on croit être bon. Et lorsque celui-ci, afin de nous consoler, me convie dans la foulé à sa table pour partager boite de pâté et cette jolie bouteille de Clos Pipaud 2006, eh bien je peux vous dire que nous savons de quoi nous parlons à qui veut nous entendre.

J’ajouterais en conclusion que je suis extrêmement triste de voir tant de mes compatriotes maintenant dans l’ignorance crasse des mauvais vins qui, en plus d’avoir des goûts de chiottes tristes par un froid matin d’hiver, empoisonnent clairement la santé de ceux qui les boives tout comme de ceux qui les produises ou ont le malheur de vivre à proximité.

Rendez vous est pris : l’année prochaine nous y retournons mais cette fois, je prends deux quilles, je fais gouter et je donne des pubs de la Bertrande. Je verrais ainsi si je me trompe et m’illusionne.

Brice